Le fascinant destin du dernier empereur de Chine
- Bouteflikov
- 5 janv. 2019
- 3 min de lecture
Durant toute son histoire la Chine a connue de nombreuses dynasties ainsi que nombreux dirigeants, l'un d'entre eux a une destiné assez exceptionnelle:

Puyi est le dernier empereur mandchou de Chine, il était issu d'une puissante dynastie qui régna sur l'empire du Milieu de l'an 1664 à 1912 et fut placé au pouvoir de l'empire le plus peuplé au monde en 1908 ... alors qu'il n'est âgé qu'entre 2 et 6 ans.
C'est l'imperatrice douairière (elle n'a rien à voir avec la douane, le mot signifie juste une veuve d'un milieu royal) nommé Cixi qui intronisa le jeune Puyi afin qu'il succède à son oncle décédé sans héritier, l'empereur Guangxu.
Mais c'est le prince Chun, le père de Puyi, qui assure la régence en attendant que son fils atteigne la majorité.
Je ne passe pas par quatre chemin, le prince Chun déconne grave à cause de sa politique conservatrice qui aboutira à la révolution chinoise de 1911 (un gros bordel mais il y'a un film avec Jackie Chan dessus, il est cool), la République est proclamée au Sud, avec à sa tête le nationaliste Sun Yat-sen, alors que Pékin est toujours aux mains de l'empereur.
Mais en 1912, un retournement de situation se déroule, le général Yuan Shikai, l'ancien conseiller de Cixi échappe à un attentat et voulant préserver sa vie, il négocie avec les insurgés puis fait abdiquer le jeune empereur après seulement 3 ans de règne.
Le régime républicain prend le contrôle total mais s'entend avec l'ancien pouvoir impérial afin que Puyi continue de résider dans la Cité interdite avec son personnel (en réalité il est comme emprisonné dedans), il sera juste un recours en cas d'effondrement du régime qui connaît des débuts assez difficile.
Justement c'est si difficile qu'en 1917, Puyi est rétabli sur le trône, ... mais seulement pour 12 jours.
Dans la Cité interdite, il bénéficie d'une éducation à l'européenne (son professeur est Reginald Johnston, un précepteur anglais).
Puyi doit sûrement beaucoup aimer le porridge, le gars est fasciné par la culture occidentale et il le fera savoir en coupant sa natte, ça ne paraît pas grand chose mais c'est le symbole même de la dynastie mandchoue.
Les années passent et l'histoire se répète, en 1924, de nouveaux troubles éclatent et cette fois ci Puyi est expulsé de sa prison dorée, il se réfugie dans la concession japonaise de Tianjin et va servir d'outil de propagande aux autorités nippones, qui préparent la conquête de la Chine.
En 1932, ces derniers placent Puyi à la tête de l'état fantôme du Mandchoukouo, la Mandchourie chinoise que les Japonais viennent d'annexer.
2 ans après et pour la troisième fois de sa vie il est intronisé empereur de cette colonie, sous le nom de Kangdle, un drôle de paradoxe apparaît, pour que Puyi redevient empereur de Chine, il faut que le Japon gagne la guerre durant la Seconde Guerre mondiale.
Mais en septembre 1945, le Japon capitule et Puyi est contraint, une troisième fois, d'abdiquer; il est arrêter par les Soviétiques et est placé en résidence surveillée en Sibérie pendant 5 ans, jusqu'à ce que le régime communiste de Mao obtienne son extradition.
Le dernier empereur sera " réeduqué " pendant 10 ans et finalement gracié en 1959.
Son destin jusque là est quand même exceptionnel mais nous arrivons enfin à ce qui rend cette histoire encore plus innatendu.
Puyi, le dernier empereur que la Chine ait connu se remarie avec une infirmière et devient officiellement ... le jardinier du Jardin botanique de Pékin, puis bibliothécaire, avant de finalement s'éteindre en 1967 comme son empire c'est éteint en 1924.
Le film Le Dernier Empereur en 1987 retrace son fascinant destin
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